Brest. Une aérogare qui dope l’économie
L’aéroport de Brest prend de l’altitude avec sa nouvelle aérogare futuriste en forme de raie manta. À la clef, davantage de capacité d’accueil de passagers et d’avions gros porteurs, et des créations d’emplois.
L’économie de la pointe de Bretagne occidentale espère tirer les dividendes de cette locomotive aéronautique qui va booster les fréquentations entre la capitale finistérienne et Paris, et développer les vols extérieurs, notamment les liaisons transversales avec les grandes métropoles françaises. Le nouvel aéroport nord-finistérien, le premier de Bretagne, fera-t-il de l’ombre à ses voisins ?
Au même titre que Rennes
Le Conseil régional de Bretagne, nouveau propriétaire de l’aéroport dans le cadre de la décentralisation, affiche d’emblée une volonté de solidarité et d’équilibre est-ouest de la région (le nouveau nom est Brest Bretagne). « C’est un outil de développement de la pointe de Bretagne, commente Gérard Lahellec, vice-président de l’assemblée régionale, en charge des infrastructures et des transports. Brest est une métropole d’attraction, au même titre que Rennes, et il était normal que nous participions à cet investissement ». La nouvelle structure devrait faire passer le nombre de passagers de 817.000 à 1,2 million en 2015 en générant davantage de vols charters, de low-cost et en renforçant les lignes régulières. Depuis début novembre, Air-France a déjà mis en service un Airbus 321 entre Brest et la capitale et envisage de développer les liaisons transversales avec les grandes métropoles françaises comme Lyon, Nice, Marseille, Toulouse, Nantes.
Créations d’emplois
Le développement économique de la pointe de Bretagne devrait aussi s’en ressentir avec la création d’emplois liés au trafic supplémentaire et, pourquoi pas, l’installation de nouvelles entreprises. L’aéroport de Brest fait travailler actuellement 1.200 personnes, dont près de 600 emplois directs, et représente un impact financier de l’ordre de 200 millions d’euros. Dans le futur, ce sont 2.000 personnes qui pourraient graviter autour de l’activité aéroportuaire, avec une grosse part dans l’hôtellerie et la restauration... Le nouvel aéroport va-t-il faire du tort à ses voisins, à commencer par Quimper et ses liaisons avec Paris. Selon Gérard Lahellec, « la Cornouaille a impérativement besoin de son aéroport, nous tenons à cette ligne régulière avec la capitale comme à la prunelle de nos yeux ». Le directeur régional d’Air-France pour l’Ouest affirme que « tant que les vols Quimper-Paris fonctionnent correctement, nous les maintenons bien sûr ».
Le TGV aussi
De son côté, « Investir en Finistère », qui regroupe les acteurs économiques du département, associe le dossier des liaisons aériennes à celui du train à grande vitesse. « La concurrence sur Paris sera de nature à faire baisser les prix de l’avion », estime Jean Le Vourc’h, le président de l’association, qui souhaite même que la gare de Brest soit transférée près de l’aéroport