Encore une bonne affaire de notre cher gouvernement Genevois. Quelle bande d'incapables (desole mais il n'y a pas d'autres mots).
L’État brade l’aéroport international de Genève
«L’opération a pour seul but de poursuivre la privatisation de l’AIG engagée depuis 1994.»
http://www.tdg.ch/tghome/interactif/courrier_des_lecteurs/invite__02_11_.htmlLes 16 et 17 novembre 2006, pour 155 millions de francs seulement le Grand Conseil va vendre à l'établissement public autonome qu'est l'Aéroport International de Genève (AIG), l'ensemble du parc immobilier qu'il détient, soit plus d'une cinquantaine de bâtiments, y compris la piste. On se souvient qu'il n'y a pas une année des investisseurs privés australiens avaient mis sur la table 1 milliard pour racheter cet aéroport.
Comme le disait un député libéral de la commission des finances du Grand Conseil, lorsqu'il s'est agi d'accepter cette opération de bradage «la vente à la valeur comptable est une manière de donner un prix plaisant à l'acheteur» contrairement à la valeur du marché ou la valeur de rendement.
C'est le Conseil d'État, qui se prétend encore aujourd'hui de gauche, qui a déposé un projet de loi (PL 9827-A) appelé pudiquement «transfert d'actif» en vue de vendre pour le modeste prix de 155 millions ce que des générations de contribuables genevois-es ont financé par leurs impôts.
La manœuvre est simple. Nous avons un outil industriel (AIG) extrêmement performant qui dégage par année 30 millions de bénéfices dont la moitié revient à l'État, soit sur les dix dernières années 115 mios. Au prétexte d'une dette à rembourser, le Conseil d'Etat imagine faire rentrer dans les caisses des sommes importantes, mais, comme par hasard pour l'aéroport, le prix de vente de tous les bâtiments est manifestement sous-évalué; l'Inspectorat des finances estimait ce prix à la valeur de rendement à quelque 844 millions, appréciation confirmée par les assurances incendies contractées par l'AIG. C'est donc un marché de dupe qu'on nous propose.
Dès lors, on ne peut s'empêcher de penser qu'il s'agit d'une simple opération qui a pour seul but de poursuivre la privatisation de l'AIG engagée depuis 1994. Demain sous prétexte d'un besoin d'investissement, on viendra nous dire qu'il faut faire entrer du capital privé et le tour sera joué. Pire même, lorsque des privés se présenteront pour exploiter les bâtiments ainsi bradés, ils se référeront à ce prix de vente pour imposer leur prix et récupérer de substantiels bénéfices grâce aux largesses consenties par l'État.
Privatiser les bénéfices et socialiser les pertes
Et les employé-e-s dans toutes ces affaires de copinage ne seront pas mieux lotis. Aujourd'hui déjà, le conseiller d'Etat en charge de l'AIG, Monsieur Longhamp - pour combien de temps encore puisqu'il a déjà proposé de ne plus être président du conseil d'administration - laisse entendre qu'ils-elles sont trop payés.
En effet, la majorité des employé-e-s des entreprises privées (environ 5000 personnes) de l'aéroport a vu son salaire bloqué pendant de nombreuses années, alors que les employé-e-s de l'AIG (environ 600 personnes) ont chaque année reçu l'indexation. Et l'on voit bien ou tous veulent en venir.
Lorsque l'aéroport sera entre les mains de privés qui sauront, eux, le faire fonctionner avec «efficience» comme à Zurich (privatisé dans les années 90 et aujourd'hui en grande difficulté financière), ils attaqueront tous les salaires, augmenteront les prix des loyers des bâtiments qui leur auront été vendus pour une bouchée de pain et dégageront ainsi de substantiels bénéfices.
Si l'on tient compte des chiffres d'affaires de 240 millions par année pour l'AIG, générés respectivement par l'activité des avions 115 millions (taxe d'atterrissage et de décollage) et par la location des surfaces commerciales et des parkings, 125 mios, tout ceci dans un monopole, on comprend pourquoi certains investisseurs privés veulent mettre la main sur cette mine d'or.
Et ils ont raison de se presser au portillon dans la mesure où une large majorité de député-e-s, y compris les Verts, est d'accord de leur céder la boutique à vil prix. La seule réponse qui s'impose pour garder en mains publiques un outil indispensable au pilotage, y compris écologique, de l'économie genevoise: le référendum.